collège Philippe de Vigneulles (Metz)

les nouveaux-nés de ravensbrück


Il y eut des femmes enceintes dès le début de la constitution du camp.

On ne fut pas pour autant plus clément avec elles. Elles travaillaient et faisaient l'appel jusqu'au dernier jour. Lorsqu'elles étaient à terme, elles accouchaient à l'hôpital de Tremplin, puis revenaient au camp. L'enfant était confié à une « National Sozialistische Verwaltung» [administration nazie].
En 1942, la conception du camp changea. Le but de rééducation fut remplacé par celui du rendement. On nomma le docteur Rosenthal son rôle était de faire avorter les femmes enceintes de moins de huit mois, et surtout les femmes allemandes dont la progéniture aurait du sang étranger. En 1943, le docteur Treite succède à Rosenthal. L'idée d'avortement est abandonné, les nouveaux-nés sont étranglés ou noyés devant leur propre mère. À la fin de la même année, d'une nouvelle décision permit de laisser les nouveau-nés en vie, mais rien n'était prévu pour les accueillir. Les mères étaient sensées les nourrir au sein, mais étant dans l'incapacité à produire du lait, ou alors un lait très pauvre, les bébés ne survivaient que rarement.
C'est seulement en septembre 1944 que fut créée une chambre spéciale pour les enfants. La « Kinderzimmer » (chambre d'enfant) fut installée dans une très petite pièce d'un Block de malades. On y couchait jusqu'à dix bébés par lit. Les nouvés-nés sains dépérissaient très vite et mourraient vers l'âge de trois mois grand maximum de faim, de diarrhées, de pneumonie, etc.
De 1943 à 1945, 863 enfants à Ravensbrück, presque tous morts de faim et de froid. Seuls ont survécu quelques bébés nés dans les derniers mois, dont 3 Français : Sylvie, Guy et Jean-Claude.

Un grand convoi, estimé à 2 000 femmes et enfants de tous âges, fut dirigé vers Bergen-Belsen. Si bien qu'au début de mars 1945 ils ne restaient plus que quelques femmes et nourrissons. Plusieurs femmes et enfants furent encore gazés. Seuls ont survécu quelques bébés nés fin mars ou début avril.