collège Philippe de Vigneulles (Metz)

Mengele à Auschwitz


Joseph Mengele (1911-1979) arrive à Auschwitz le 30 mai 1943, avec la fonction de médecin-chef de Birkenau. Que fait-il à Auschwitz ?

Il fait des études de philosophie et de médecine, et dirige à 32 ans le laboratoire de recherches raciales de Francfort. En 1935, Mengele a soutenu sa thèse d'anthropologie qui porte sur l'« examen radiomorphologique de la partie antérieure de la mâchoire inférieure dans quatre groupes raciaux ». Ses conclusions, absurdes d'un point de vue scientifique, veulent prouver la "supériorité" de l'Européen de type nordique, incarnation parfaite de la race aryenne.


Il participe aux sélections des déportés « valides au travail » à l'arrivée des convois. Il déploie ici une énergie et un zèle peu commun afin de remplir les chambres à gaz. Des témoins l'ont vu abattre lui même une mère qui refusait d'être séparée de ses enfants. Il utilise les déportés pour ses expériences médicales. Il examine ses cobayes, les mesure, les tue pour disséquer leur cadavres.



Otto klein, né en 1932 en Hongrie, a été sélectionné avec son frère jumeau. Il raconte son expérience au block du docteur Mengele. (récit d'après interview)


" Nous avions douze ans .


Avec nous, le docteur jouait le gentleman. On ne peut rien dire la dessus.


Mengele examinait le nez, les oreilles, la tête, les bras, même le petit doigt… . Nous sommes restés Sept mois au camps à une période ou il y avait déjà beaucoup moins d'expériences, la fin de la guerre approchait. Nous ne savons pas exactement ce qu'on nous a fait .....Un jour, il a mis un produit dans les yeux et cela m’a brûlé plusieurs jours. Aujourd’hui, je suis malvoyant. Un professeur m’a dit que ma vue avait été endommagée par les expériences. "


Les premiers jours, nous répondions à des questions administratives, lieu, date de naissance… Nous avons pu gardé nos habits, nos cheveux. Au bout du troisième jour, nous avons été tatoués, voyez: A-5332. Le matin, on nous appelait, il fallait aller chez l’ophtalmologue, le dentiste. C’était programmé. Nous avions beaucoup d'examens mais beaucoup moins que les filles.... contrairement aux autres prisonniers, nous , on ne travaillait pas. Mais on vivait face au crématoire III, on voyait des files entrées et disparaître, de grandes flammes tout le temps...."

Vous trouverez l'ensemble de son inteview filmé en 1996 en cliquant sur le lien suivant : http://www.memorialdelashoah.org/q_conference/popConference.do?id=33
Sur plus de soixante (au moins ) paires de jumeaux sélectionnés, seuls sept sont survivants à la libération.

Elisabeth et Perla Moshkowitz, deux jumelles naines ayant survécues aux expériences de J. Mengele.


Ces expériences n'apportent rien, ne débouchent sur rien, mais il les continue, dans une sorte de délire, d'obsession. Son objectif est de faciliter la reproduction des soi-disant "êtres supérieurs que seraient les "aryens", les Allemands. Il fait une sorte de catalogue des traits physiques mais n'est aucunement un précurseur de la génétique. C'est plutôt une sorte de collectionneur d'anomalies physiques. Il a particulièrement étudié une maladie appelée le Noma , qui affectaient des enfants du camp gitan. Tandis que la cause de Noma demeure relativement inconnue, on sait maintenant qu'il touche principalement des enfants souffrant de la malnutrition et d'un système immunitaire faible, et beaucoup développent la maladie peu de temps après ayant souffert une autre maladie comme la rougeole ou la tuberculose . Mengele a essayé de montrer que Noma a été provoqué par infériorité raciale.

C’est ainsi qu’à Auschwitz existait un « jardin d’enfants », avec crèche, bac à sable, balançoires…, où étaient regroupés des jeunes enfants de moins de 6 ans, beaucoup de jumeaux, pour percer le mystère de la gémélité et ainsi multiplier la race aryenne, futurs cobayes du docteur MENGELE. Dans un premier temps, les enfants reçoivent lait, beurre, pain blanc, bouillon de viande et même chocolat. Mengele est même décit comme bon et gentil. Il apportait jouets et fraindises aux enfants qui l'appelaient "papa" ou "oncle". Ce jardin d'enfant devient une vitrine de propagande nazie et était souvent visité par les SS de haut rang.

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Le médecin, a pratiqué des expérimentations pseudo médicales d’une grande cruauté : 90 castrations, 10 ablations d'ovaires et une ablation de l'oviducte .Il aurait effectué des expériences en chirurgie sans anesthésie, des transfusions de sang d'un jumeau à l'autre, la réaction à différents stimuli, des injections létales aux germes, les opérations de changement de sexe, le prélèvement d'organes et de membres....... Des jeunes filles tziganes, parfois des fillettes, ont été passées avec d’abominables souffrances, aux rayons X dans le but de les stériliser ou opérer et laisser pliae béante comme décrite dans un autre article.
ci contre, photo d'enfants castrés.



Des enfants ont été transférés d’Auschwitz à Neuengamme pour y subir l’inoculation de la tuberculose.




« Je me rappelle la petite Dagmar. Elle était née à Auschwitz en 1944 de mère autrichienne et j'avais aidé à la mettre au monde. Elle est morte après que Mengele lui eut fait des injections dans les yeux pour essayer d'en changer la couleur. La petite Dagmar devait avoir des yeux bleus !... » Témoignage d'Ella Lingens, infirmière polonaise déportée à Auschwitz, cité par H. Langbein, Hommes et femmes à Auschwitz, Paris, Fayard, 1975





Edouard, Elisabeth, et Alexander Hornemann. Les garçons, victimes des expériences médicales sur la tuberculose au camp de concentration de Neuengamme, furent assassinés peu avant la libération.



H. Langbein, Hommes et femmes à Auschwitz, Paris, Fayard, 1975 .


Guenter Lewy , La persécution des tziganes par les nazis, Les Belles Lettres, 2003.